Les aventuriers de l’aqueduc perdu (épisode 5)

Voici enfin l’épisode 5 des aventuriers : le Thou pour le Thou. Il faut reconnaître que l’histoire de la rivière Thou est vraiment pleine de ressource et de rebondissements. Cet épisode est là pour en témoigner.

Cette 5ème aventure part du Marabout, ancienne chapelle située sur la crête de Curis (cf épisode 4) Cette chapelle est située à 345m d’altitude, donc, pour rejoindre le tracé de l’aqueduc, il faut redescendre à l’altitude 308m. Le plus simple est de prendre le chemin qui descend en direction du château de Curis. On arrive à la bonne altitude au niveau haut d’un grand pré en pente. Pas de vestige visible à ce niveau là… néanmoins, on peut rester à cette altitude en longeant la partie haute du pré en direction Ouest. A force de persévérer, on rejoint la fameuse clôture de l’épisode 3. Son franchissement est impossible sauf à faire le blaireau ce que je ne conseille pas vraiment.

Derrière cette clôture se trouve une zone extrêmement pentue, avec des anciennes carrières et une végétation très dense. Un vague single (en est-ce vraiment un ???) part justement à flanc, à l’altitude de l’aqueduc, mais,…

chercher des vestiges là-dedans relève d’une mission de sangliers, voire même de blaireaux… Excellent pour les cuisses, les abdos, les bras… mais risqué tout de même. Je fais donc marche arrière, et repasse au sommet du pré. Je tombe sur des souilles de sangliers juste là où théoriquement passe l’aqueduc.

Encore de l’eau, mais pas celle du Thou et de son aqueduc… Juste une quinzaine de mètres plus haut, on trouve de très jolis trous de blaireaux. Vu la taille des trous, ils doivent vraiment être en bonne santé !!! Les blaireaux ont peut-être percé des galeries allant dans l’aqueduc…

Je pensais revenir bredouille, enfin « broucouille » comme on dit dans le Mont-d’orois, mais ma sagacité m’aura récompensé. En redescendant vers le château de Curis, je tombe sur un machin curieux:

ça ressemble à une ancienne chute d’eau avec des cascades ??? Du coup, je regarde un peu plus autour en cherchant à comprendre et à imaginer un cheminement de l’eau. Je remonte. Et là, c’est l’illumination. Bon sang mais c’est bien sur !!! il y avait un petit canal d’amenée du Thou qui amenait de l’eau au château, canal construit sans doute à l’époque de la création du bassin dans le parc et du jardin à la française (fin du XVIIIème?).

On voit bien le travail de l’homme… Ce canal se poursuit sur plusieurs centaines de mètres

En redescendant tout en bas de ces anciennes cascades, j’arrive sur un autre espace, plus large, mais qui ressemble aussi à un canal.

Je l’emprunte, en allant vers l’aval, et là je tombe sur un ancien ouvrage: un mur qui fait barrage, avec un évacuateur à mi-hauteur et un évacuateur en surface qui part en souterrain.

Les 2 évacuateurs de l’ancienne retenue

Alors là, je me dis chapeau, les anciens avaient bien travaillé pour maîtriser l’eau de la rivière Thou.

Dernière recherche, effectuée celle-là sur géoportail. J’ai été voir Curis sur les cartes d’état major (1835) et même les cartes de Cassini (1747). Eh bien, sur la carte de 1835, il y avait justement une retenue d’eau à cet endroit.

Cette retenue avait-elle des fonctions autres qu’esthétiques ? moulin ? réserve d’eau ?. Là je dois dire que je sèche (et c’est le cas de le dire, car tout est sec à présent). Il faudrait enquêter auprès des anciens…Il paraît qu’il y a un GR qui va habiter dans le coin, il aura peut-être la solution…

Pas vraiment d’aqueduc romain, pour cet épisode, mais promis, vous aurez droit à un véritable aqueduc pour le 6ème épisode intitulé « c’est là qu’est Duke ». Mais attention, préparez votre e-guêtres et vos e-boussoles pour équiper vos tablettes ou vos souris d’ordi…ça va griffer !!!